Pourquoi je ne crois pas au « vivre ensemble »

"La cohésion sociale est la nature et l'intensité des relations sociales qui existent entre les membres d'une société au sens large, d'une société restreinte habitat humain ou d'une organisation."

Notre ami wiki

 

Pour toi le vivre ensemble c’est quoi?

Avec toute la sincérité possible, jusqu’à il n’y a pas si longtemps je croyais au « vivre ensemble » (hashtag coeur, hashtag licorne). Je voyais le fait que les communautés se rassemblent et partagent leur cultures comme étant extrêmement bénéfique. Mais il se trouve que quand on réalise ce qu’est réellement le racisme, sa fondation, sa base vitale, j’ai vite déchanté.

Considérer l’autre comme nous même est la base du vivre ensemble

Considérer tout le monde face à divers réalités et cultures  et en toute logique, problématiques, est une bêtise profonde et chaque jour je m’en rend un peu plus compte. Beaucoup de fois dans mes articles je rappelle le fait que nous n’avons pas tous les mêmes réalités, pas les mêmes vécus, et que nous devons nous rassembler afin de discuter et de trouver des solutions à nos problèmes.

Que ce soit dans la communauté LGBTQ, dans la communauté noire, asiatique ou d’autres communautés de racisés, nous affrontons différents maux qui, pour la plupart, ne sont réellement compréhensibles et saisissables voir discutables par les concernés, donc les racisés.

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Certains problèmes vont concerner l’ensemble des racisés, d’autres vont se focaliser sur l’orientation sexuelle + les racisés et d’autres concerneront chaque communautés de racisées à part.

On rencontre vraiment de tout sur ce réseau social, mais on y fait des rencontres formidables et encourageantes, et notre opinion est constamment confrontée, pour le meilleur ou le pire. Quelque chose que j’ai souvent remarqué notamment sur twitter c’est ce besoin de contredire constamment les maux des autres. (Ex: on a eu #BalanceTonPorc puis d’un coup est apparu #BalanceTaTruie et #BalanceTonMecSuperCool, puis #FreeMyPussy et s’en suit #FreeMyDick)

Ce besoin de contre-carrer les reproches des autres sans chercher à comprendre et à se remettre en question est la preuve qu’en réalité, ces personnes se fichent de ce que les autres ressentent et de ce qu’ils font de mal. Elles sont égoistes.

La raison pour laquelle je ne crois pas « au vivre ensemble », (en tout cas le vivre ensemble sain, honnête, respectueux et moral, sans hypocrisie) c’est tout simplement à cause d’un ensemble de  réactions et actions des non-concernés ou de ceux qui enflamment les maux des racisés. (Sans parler de ceux qui ne comprennent pas la base du problème mais veulent décrédibiliser certains combats).

Comme l’a dit une twittos, on peut remarquer ces temps-ci une certaine cohésion afin de contrer les combats des autres. Je ne vois clairement pas l’intérêt de parler de vivre ensemble quand en réalité on en a rien à faire de ce qu’ils ressentent. Et ce, je le vois souvent.

Que ce soit dans la vraie vie ou sur les réseaux sociaux, trop souvent les problèmes qui touchent les communautés racisées sont passés sous silence ou décrédibilisés ou rabaissés.

Je vais prendre pour exemple la communauté noire, trop souvent on dit aux noir.es qu’ils se victimisent. Dénoncer un fait est toujours considéré comme étant de la victimisation et ce, par des personnes qui ne sont pas concernées par le problème en question.

Voici un exemple de ces personnes qui ont le mot victimisation à la bouche et ne s’en débarrassent pas. Et bien évidemment, ils ne cherchent pas à comprendre.

 

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Des conflits omniprésents

Comment pouvons-nous parler de vivre ensemble? Les diverses communautés n’ont pas toutes le même passé et donc en toute logique le même présent et le même avenir. Et certaines ont eu un impact majeurs et négatifs sur d’autres, influençant fortement sur le mode de vie, l’histoire, la culture de ces communautés.

Il y aura forcément des conflits d’intérêts, cependant est-il facile de vivre ensemble quand nous avons de conflits d’intérêts importants, des intérêts totalement divergents ? Quand ce qui fait du bien à l’un fait du mal à l’autre, il y aura forcément des retombés, quand l’un profite de l’autre d’une manière ou d’une autre, il y aura forcément des conflits.

Sur Twitter, je vois que certaines personnes essayent de parler de problèmes sociaux, raciaux, et tout cela basé sur leur expérience, sur des faits sociaux prédominants, bref des choses qui existent et ne sont pas inventés.

Et des témoignages qui sont souvent répétés et qui n’ont pas de frontières physiques ou de langues, c’est que le problème est bien plus présent, grand et imposant qu’on ne le pense. Ca n’arrive pas qu’aux autres.

Aucun texte alternatif disponible.

Mais constamment leur propos sont remis en cause et ce, pas uniquement sur les réseaux mais aussi dans la vraie vie.  Si tu connais les #JeudieSurvieAuTaff de NKALI WORKS, on y découvre des témoignages, des histoires qui peuvent laisser sans voix.

Des femmes racisées qui subissent des propos racistes durant toute une journée au travail, pour lesquelles la gérante de NKALI met en place des stratégies afin de contrer ces attaques. D’autres témoignages cette fois sur d’autres comptes twitter, de propos racistes entendu dans un contexte de couple. (A toutes ces personnes qui pensent que parce qu’elles sortent avec un.e noir.e ne fait pas d’elles des personnes racistes).

Ce ne sont que des exemples face à tout ce qui se passe réellement, mais comment pouvons-nous parler de vivre ensemble ? Que ce soit de la part de communautés racistes ou négrophobes pour justifier leurs actes ou par aveuglement de la part de la communauté afro quand on refuse de voir qu’il y a un vrai problème de racisme ici.

Je n’ai pas voulu faire un article trop long et j’en avais déjà parlé sur Snapchat, mais le vivre ensemble ne doit pas etre une excuse pour faire taire ceux qui doivent affronter les pires horreurs chaque jour.

Le vivre ensemble c’est considérer l’autre comme soi-même, le respecter. C’est aussi respecter son histoire, son intimité, son passé et ses douleurs, se remettre en question quand ce que l’on fait cause du tort. 

Tout est une histoire de nuances et de choix.

Marques et réseaux quand certaines entreprises se moquent de la communauté

J’aurais bien souhaité une bonne année sur le blog mais, que dire… elle commence mal. Bien que l’année 2017 n’ait pas finit en beauté malheureusement. (Elle a quand même finit avec un blackface et une pub déplacée)

Tiens en parlant de pub, parlons un peu du cas H&M…  Si tu as bien suivi ce qui se passe sur les réseaux sociaux (on en apprend bien plus que sur TF1 j’ai l’impression), H&M est au coeur de la polémique ces jours-ci. Encore un Bad Buzz.

Piqure de rappel

En effet, la marque a posté une photo d’un enfant noir portant un pull vert où il était écrit « Coolest Monkey of the jungle ». La polémique est lancée et le boycott également. 

Bon je dois avouer que la dernière fois que j’ai acheté chez H&M c’était en 1830, ça fait tellement longtemps que je n’y ai pas dépensé le moindre centime.

Bref, les réactions et avis sont mitigé.es. Quand une bonne partie de la communauté est contre et crie au boycott de la marque, une autre avec pour accompagnement une bonne partie de non-racisés et souvent les réponses sont les mêmes. « Je ne vois pas où est le mal », « arrêtez de crier au racisme à chaque fois » et j’en passe.

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Alors du coup, Twitter s’enflamme, once again. On s’enflamme, oui parce que du coup, j’admet (fortement) avoir réagit à ces réactions que je considère comme ridicules. J’avais encore cet espoir de faire comprendre à certains (non à beaucoup) le pourquoi du comment. Pourquoi certains propos ne sont pas acceptables. Et non, ce n’est pas parce que l’on « descend tous du singe » que cela veut dire que c’est un propos acceptable.

Et pour cause, quand des cris de singe et des bananes sont lancés sur les terrains de football et ce, à destination de joueurs noirs, tout ceux qui disent que l’on crie au racisme pour rien, sont soudainement muets. Ce qui me désespère le plus c’est ce besoin de forcément chercher à contredire la communauté noire. (Quant à ceux que rien n’offense, n’en parlons même pas).

Quand des enfants se suicident car ils vivent le racisme et sont traités de singes, quand on sait que ce terme à une mauvaise connotation surtout pour la communauté noire et ce depuis la période coloniale… on trouve encore le moyen de nous dire de ne pas nous offusquer pour ce terme.

Mais quand des actes racistes et ce, moins subtiles, très peu parlent. Et encore on a eu droit à la même chose mais à l’inverse: Mr Djibril Cissé aurait cautionné le blackface de Griezmann et n’accepterait pas le pull de H&M. J’essaye encore de comprendre.

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D’autres nous diront que « de toute façon il y a le mot « coolest » dans la phrase donc c’est positif ». NON. Il y a eu un qui a eu la force de nous dire que « monkey » ne voulait pas dire « singe ». J’étais au bout du rouleau.

De toute façon, en plus de boycotter nous devrions commencer à consommer également chez les petits commerçants afro afin d’élever la communauté.

Passons au deuxième sujet du jour.

Twitter France, un réseau social qui ne connait pas la justice?

Sur Twitter, on peut voir depuis quelques mois un acharnement profond sur une twitteuse que j’apprécie particulièrement. Si tu fais aussi partie de mon réseau je pense que tu dois savoir de qui je parle.

Amel est une twitteuse qui n’a pas peur de dire la vérité sur certains sujets, n’en déplaisent à certains, mais pas à nous en tout cas.

Sauf que dénoncer le véritable racisme sur twitter c’est être considéré comme raciste par des racistes qui ne connaissent pas le vrai racisme. (Alors que ce dernier est dénoncé par plusieurs communautés et que beaucoup seront d’accord sur ceci.)

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Le problème c’est que dire la vérité c’est prendre le risque de s’attirer des ennuis. Si je ne me trompe, elle aurait même reçu des menaces de mort voir de viol (je ne suis pas sure à 100% de cette affirmation). Beaucoup la considérait comme raciste alors même qu’elle condamnait le racisme et expliquait clairement ce qui n’allait pas avec la communauté blanche.

Et en plus d’un harcèlement bien ciblé dont elle était l’objet, elle a été signalée, insulté et a finit par être supprimée de twitter… à plusieurs reprises. Un acharnement vraiment pas justifié, quand on peut voir les conneries qui prolifèrent sur Twitter.

Hier, on était tous contents de la revoir enfin, mais elle a encore une fois été bloquée alors qu’elle n’avait rien dit ou fait de particulier. Preuve qu’il y a un certains collectif prêt à attaquer par pure méchanceté. Le dégout fût très grand. J’étais en colère car ceux qui harcelaient s’en sortaient, ceux qui menaçaient s’en sortaient, mais dire la vérité agaçait et ne passait pas sur Twitter.

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Voila où est notre intérêt d’avoir notre réseau social, car une page Facebook a également été supprimée. Ma question est : pourquoi quand on dénonce le racisme et dit la vérité sur notre société, pourquoi sommes-nous bloqué? Bien que je connaisse en partie la réponse. Le problème c’est que créer des espaces où nous puissions parler est également source de problèmes.

J’ai vraiment du mal à croire au vivre ensemble si nous devons correspondre aux envies des racistes, se taire constamment et faire les hypocrites.

Est-ce que les racisé.es sont contraints à constamment tout partager et ne jamais parler de leur problèmes respectifs ? Vivons-nous dans une société hypocrite et égoïste à ce point? Je crois bien que oui.

Que penses-tu de la situation de la communauté ? Penses-tu que nous devrions avoir nos propres réseaux ?

L’hypersexualisation de la femme noire

Dans la continuité des articles sur l’hypersexualisation des femmes noires et des jeunes filles noire, je voulais parler un peu plus en profondeur du contexte afro.

Alors oui, cette hypersexualisation est valable pour toute la gente féminine quelque soit la culture ou les origines, mais là étant sur un blog qui traite de la communauté noire, et vu le thème de la semaine, je parlerais donc des femmes noires.

Remontons un peu dans le temps. Pour commencer, une femme noire était considérée avant tout comme un objet à l’époque de l’esclavage… d’ailleurs les esclaves n’étaient que des objets hommes/femmes/enfants, des « biens meubles ».

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J’ai entendu qu’en Martinique, il y a eu un tsunamis, et lors du deuxième passage de la vague, des milliers d’esclaves qui étaient retournés près de la plage, ont été emportés. Il n’y aura pas eu de traces écrites car ils n’étaient considérés comme des biens meubles.

Cette histoire est légèrement liée à mon sujet du jour, eh oui puisqu’en réalité la base de l’animalisation et de la fétichisation de l’Homme noir, passe par la vision que les colons avaient à l’époque.

Problématique. 

Je trouve juste cela assez contradictoire car soit nous étions considérez comme étant des animaux et/ou des objets.

Si tu as déjà l’occasion de regarder quelques films sur la colonisation, dont Birth of A Nation, tu as déjà pu remarquer la manière dont les « maîtres » parlaient à leurs esclaves, notamment les hommes envers les hommes, et encore pire, les hommes envers les femmes/jeunes filles.

Ca parlait de « chaire ferme ou tendre », et je te passe certains termes dégradant, déshumanisant qu’ils pouvaient employer à leur égard.

Ces mêmes termes que nous retrouvons encore aujourd’hui, bien qu’ils aient évolués. C’est pour cela que nous parlons de « décoloniser les esprits » de « déconstruction » des mentalités.

 «j’aimerais bien sortir avec une noire pour voir ce que ça fait »

« Il parait que les femmes noires sont plus sauvages au lit » 

Et j’en passe, Keyholes & Snapshot en parle très bien dans sa vidéo sur l’hypersexualisation de la femme noire.

« Ceinture Noire » de Keyholes & Snapshot

«  L’autre d’une catégorie qui n’est plus ethnique mais psycho-culturelle, le « sauvage » qui s’enregistre dans les figures du voyou, du boxeur proxénète, de la femme tigre, mais aussi dans la référence à un certain exotisme campagnard afro-américain »…

Extrait prit de l’article de Mrs Root

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Je parle beaucoup des femmes, mais je tiens à te faire savoir que c’est également valable pour les hommes et que certains propos racistes et sexistes ont aussi perpétrés contre ces derniers. En effet comme la dit Mrs Roots dans son article « Ma panthère noire : sexualité stéréotypée des femmes noires en Occident »

« L’idée étant que la sexualité des femmes noires comme objet stéréotype est un acte raciste et sexiste; la copine blanche qui demandera « alors c’est vrai que les hommes ils (insérer n’importe quoi ici) au lit? » sera dans la même démarche d’animalisation et d’extériorisation d’un individu du seul fait de sa couleur de peau. De ce fait, elle participe à la diffusion et à l’alimentation d’un imaginaire collectif qui stigmatise les personnes noires en général. »

« Ceci étant posé, on comprend que la femme noire pensée comme étant détentrice de son corps er par extension de sa sexualité, est une conception tardive. En plus d’un passif historique lourd, le corps des femmes noires doit faire face aux diktats imposés par le regard blanc dit « white gaze » ».

– Mrs ROOTS

Lis bien la partie 2 de son article : « J’ai jamais essayé une Noire », ou comment la pop culture et la presse ont maintenu ces stéréotypes.

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Ainsi, la sexualité des femmes noires en plus d’être le support de représentations fantasmées et misogynoiristes, devrait être la caution  d’une pratique et une diffusion délibérée de ces dernières. La question n’est donc pas de savoir quels rôles ont eu, par exemple, ces mannequins noires dans la diffusion de ces images mais bien de s’interroger sur cette société excluante maintenant cet imaginaire infériorisant un groupe de personnes définies – (rappelons-le, nous sommes dans une société capitaliste où les femmes noires sont soumises à des marges de manœuvre réduite, mais surtout, cette question déresponsabiliserait un système raciste, sexiste et classiste qui choisit ces représentations pour satisfaire l’imaginaire des dominants) .

On comprend pourquoi la presse d’aujourd’hui – et la culture en général – continue de renforcer une image de la sexualité des femmes noires selon un cahier des charges érigé par le regard blanc.

En gros, attribuer à la femme noire des critères, adjectifs animaliers rentre dans un contexte lié à un imaginaire stéréotypé basé sur un racisme, sexisme et une misogynoire qui existent depuis la période coloniale. Cette vision imaginaire est extrêmement péjoratif pour la communauté noire et c’est ce que certaines personnes ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre.

Et pour éviter tout problème, autant éviter d’utiliser des mots/termes ayant un lourd passé colonial. En 2017 bientôt 2018 on devrait penser à voir un peu plus loin et à considérer les interdits d’autres communautés.

Sources : http://mrsroots.fr/2017/02/27/ma-panthere-noire-sexualite-stereotypee-des-femmes-noires-en-occident/

+ d’articles :

https://parismatch.be/actualites/societe/49941/jenesuispastanegresse-le-hashtag-des-femmes-noires-en-colere

http://www.tonpetitlook.com/fr/2014/01/24/jase-une-socialite-russe-assise-sur-une-femme-noire-en-forme-de-chaise-ou-le-premier-malaise-de

 

 

 

Minute historique: Saartjie Baartman, la Vénus hottentot

Toujours dans le thème de la semaine parole Sun peu de cette chère Sarah baartman.Je pense que beaucoup comprendront un peu ce qu’est la fétichisation suite à mon article sur les élections de Miss France.

Bon parlons un peu de  la Vénus Hottentot.

Sawtche, appelée Saartjie et surnommée la Vénus Hottentote, vient d’Afrique du sud et serait née au sein du peuple Khoïkhoï (Khoisan), elle est née aux alentours de 1789 près de la Gamtoos River et meurt à Paris le 29 Décembre 1815.

Son histoire est l’une des histoires qui à mes yeux serait à l’apogée de l’horreur humzine en matière d’humiliation. Elle est souvent considérée comme un exemple de la manière dont les européens considéraient à l’époque les Hommes noirs, ou comme ils le pensaient si bien « les races inférieures ».

Sawtche est asservit dès sa petite enfance avec ses frères et soeurs et était esclave d’un afrikaner : Peter Caesar. Pour respecter  l’usage chrétien et colonial, il change son nom en prénom néerlandais : saartjie diminutif de Sarah.Arrivée à Londres, Saartjie devient donc un phénomène de foire. On peut y retrouver le lien avec l’image animal qu’ils avaient d’elle et donc de l’Homme noir et ça rappelle également ces zoo humains. 

Tout commence quand  un chirurgien militaire de la marine britannique du nom d’Alexander Dunlop découvre lors d’une visite chez les Caesar, la morphologie de Saartjie, à la vue de ses fesses et de ses organes génitaux il y vit une occasion de sef aire de l’argent en donnant un avant-gout, un « échantillon spectaculaire » d’un peuple colonisé et tout cela où? Dans des zoos humains et en Europe.

Déjà ici nous voyons à quel point l’animalisation de la femme noire prend de l’ampleur et que ce genre d’actions et d’image ne disparait pas juste parce qu’il y a eu l’abolition de l’esclavage. 

Saartjie, aussi jeune soit-elle est alors exposée dans une cage, à la vue de tous, où elle dévoile aux londoniens son anatomie, vit des humiliations constantes sous le regard de tous hommes comme femmes. Elle sera alors surnommée la Venus hottentot, surnom moqueur mais aguicheur pour les londoniens. Elle est également appelée « Fat Bum » (gros cul). Charmant

 

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Mais dans le cas de Saartjie pouvons-nous également parler d’un syndrome de Stockholm?  Quand L’african Association intente un procès le 24 novembre 1810 pour exploitation, humiliation et exposition de Saartjie de manière indécente, cette dernière affirme ne pas agir sous la contrainte. Elle était considérée comme étant une artiste et touchait une petite part des gains.

Une fois que les londoniens se sont fatigués de ce show indécent, il faut exiler Saartjie en Hollande, puis en France où l’esclavage est encore légal. On voit bien ici qu’esclavage, racisme et discrimination sont indissociable dans le sens que ce n’est pas parce que l’esclavage a été abolit que tout ce qui suit et tout ce qui est né de cette horreur, a été également abolit.

En france, elle est donc transformé en objet à examiner, il faut « étudier les caractéristiques particulières de cette race si curieuse » et c’est sous les yeux des scientifiques et de peintres qu’elle sera exposée, nue tel un objet.

A Travers son histoire on nous montre bien que ce n’est pas parce que quelqu’un te montre un minimum d’intérêt que celui ci est sain.

Et le pire est encore à venir. Une fois morte d’une pneumonie et peut-être de la syphilis, Cuvier, un zoologique et anatomiste, fait faire un moulage de son corps, il en fit une statue d’elle debout. Cuvier estimait que Saartjie était la preuve de l’infériorité de certaines races et décide de la disséquer au nom de quoi? Du progrès et de la connaissance humaine. Il conserve son cerveau, son anus et ses organes génitaux dans des bocaux. Trash.

Lors des demandes de restitutions du corps à l’Afrique du sud, les autorités et scientifiques français refusent au nom du patrimoine inaliénable de l’Etat et de la science. Puis suite à la loi spéciale de restitution la France rend la dépouille de Saartjie, le 3 mai 2002. (Ce n’était pas y’a si longtemps que ça).

On dit parfois que le culte des formes généreuses, les lèvres pulpeuses et les fesses bien rebondies que ce soit chez les noirs ou chez les blancs proviendraient de ceci. Que certaines personnes de la communauté chercheraient à reproduire peut-être inconsciemment, ses attributs physiques en modifiant leur corps. Je me rappelle que l’auteur de cette problématique parlait spécialement du cas Nicki Minaj, mais ce n’était qu’un exemple.

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Ce que beaucoup doivent comprendre notamment chez ceux qui parlent de victimisation quand nous parlons, c’est que des siècles d’esclavage, une mentalité formatée, ou programmée, des siècles d’abus, de violence, de haine, de fétichisation et autre laissent énormément de séquelles dans l’esprit de tous, aussi bien du côté des communauté afros que des communautés européennes. Et ce sont ces séquelles que nous dénonçons aujourd’hui.

Tout cela rappelle le tourisme sexuel, la fétichisation et l’animalisation actuelle des femmes racisées, et donc pour toutes ces femmes caucasiennes qui pensent que l’on peut comparer le vécu des femmes noires et celui des femmes blanches en affirmant que « les femmes blanches aussi reçoivent des « crinières de lionne »  et qu’elles ne s’offusquent pas »; c’est abqolume,nt faux et déplacé.

Bien évidemment mon article est quelque peu court c’est donc pour cela que je dédie la semaine à la fétichisation de la femme noire afin que le plus d’éléments possibles soient transmit et que l’on puisse cerner le problème dans sa globalité.